Pourquoi est-ce que je veux tant parler de mon covid à moi ?
Pour illustrer les différents types de symptômes associés au covid.
Pour que l'on prenne conscience des conséquences du syndrome post-covid qui, à mon avis, concerne quatre-vingts pour cent des personnes.
L'histoire a sans doute commencé au début du mois de février deux mille vingt.
Ma femme a eu trois jours de fièvre et j'ai suivi une semaine après. Juste de la fièvre : nous n'avons pas toussé ni eu aucun symptômes respiratoires.
Ce qui fait que quand nous avons entendu parler du covid, nous n'avons pas rapproché ces symptômes de cette épidémie. Nous avons pensé : ça fait quelques années que nous n'avons pas eu de fièvre, ce doit être une petite grippe !
Nous n'avons jamais été testés positif au covid malgré les nombreux tests effectués par la suite.
Il a fallu six mois avant d'en voir les premères conséquences.
Au mois d'aoùt de cette année-là, je me suis soudain senti très fatigué. Pas seulement fatigué, mais épuisé, véritablement. Une fatigue physique et mentale que je n'avais jamais rencontré.
Je prends souvent l'exemple d'une situation incroyable pour moi : dans ces moments-là, quand je m'asseyais, je n'arrivais plus à me relever de ma chaise tellement mon esprit était vide.
Vide d'envie, aucune motivation, aucun désir.
Sans désir, sans envie ? Je n'ai jamais rencontré ça dans ma vie.
Je me suis bien sùr posé la question de la dépression, mais je l'ai écarté car je n'avais aucune idée noire.
Au bout d'un mois, je suis allé voir mon médecin. Quand il a vu que je n'avais pas rencontré de médecin depuis dix ans, il m'a prescrit un ensemble complet d'analyses.
Résultat : tout va très bien, on ne trouve rien.
Cette dernière phrase est devenu pour moi caractéristique d'un syndrome post-covid non détecté.
Quelques temps plus tard je suis parti passer une semaine de vacances à la montagne.
Dès la première randonnée, j'ai dù m'arrêter au bout de vingt minutes de grimpette.
Mon coeur battait la chamade, c'était douloureux, mon diaphragme violemment bloqué, mon bas-ventre pris comme dans un étau. Je ne pouvais plus respirer et avait l'impression d'une crise cardiaque imminente.
Je me suis calmé détendu et j'ai pu reprendre ma respiration. Mon coeur a fini par se calmer suffisamment pour reprendre la randonnée.
J'ai repris la grimpette lentement, en détente, dans le calme.
Dix minutes plus tard, j'étais revenu au même point de blocage.
Par la suite, en observant, en travaillant sur différentes zones, je me suis aperçu que la cause de ces blocages provenait encore une fois du SPC : resserrement et inflammation des tissus conjonctifs, donc du diaphragme, du péritoine, du péricarde, ainsi que du nerf vague.
Je me couche le soir tranquillement dans mon lit après une bonne journée de travail sur l'ordinateur.
Je me réveille brutalement en pleine nuit avec une douleur atroce, indescriptible dans le bas ventre.
Dépassé par la douleur, je me lève pour chercher de l'aide.
Je me traîne péniblement comme un zombie sur une dizaine de mètres, j'ouvre une porte, et ne trouvant personne, je suis pris de désespoir.
Un éclair de douleur me foudroie littéralement de la tête aux pieds et je m'écroule au sol.
Le lendemain soir, après avoir travaillé toute la journée sur les douleurs dans la jambe et le bassin, je décide finalement d'aller aux urgences en pensant avoir des fractures dans la jambe gauche.
Après cinq heures d'attente dans un fauteuil handicapé une radio me prouve que je n'en ai pas.
Sans doute n'était-ce que quelques déchirures musculaires dont j'ai mis cependant quelques semaines à me remettre.
Et pour la première fois de ma vie, dieu merci, j'ai goùté aux joies du fauteuil roulant.
La cause de tout ça, je ne l'ai compris que beaucoup plus tard.
Flambée inflammatoire du péritoine prenant sa source dans cette inflammation sous-jacente d'un syndrome post-covid.
Après l'histoire de mon chien qui, en grattant à la porte, avait failli me provoquer un AVC, j'avais compris que l'histoire de rester zen n'était plus une question de philosophie, mais était devenue une question de survie.
A cette même époque, ma soeur est passée me voir. Nous nous aimons beaucoup et elle venait de loin pour nous rendre visite.
Après son arrivée, au fil des échanges, j'ai senti monter une pression émotionnelle. Au bout d'une heure elle est devenue tellement intenable que j'ai dù m'excuser et m'absenter pour aller me reposer.
Vous pensez bien que mes explications concernant le covid l'ont laissée dubitative.
De mon côté, j'avais une preuve de plus que le syndrome post-covid engendre de grosses difficultés à gérer les relations.
Il y avait deux mois que je n'avais pas conduit la voiture.
J'en avais besoin ce jour-là. J'ouvre la portière, je m'assieds ... et j'hésite quelques secondes.
Comment fait-on ?
Pendant quelques instants, j'avais oublié comment on faisait pour démarrer une voiture.
Une autre histoire de voiture
Nous avions été voir mon fils dans les Côtes d'Armor. Il a une maison perdue en pleine campagne et chaque fois que nous allons le voir, nous avons du mal à trouver notre chemin tout seul.
Cette fois-ci nous revenions vers Rennes et nous avions réussi à retrouver la quatre voies passant par Saint-Brieuc qui devait nous ramener à bon port.
Sur l'échangeur qui nous permettait d'accéder à la quatre voies, nous avions hésité sur la direction à prendre et j'avais sermonné ma femme qui conduisait à ce moment-là afin qu'elle reste attentive.
Nous avions conscience que le syndrome post-covid diminuait nos capacités d'attention.
Bref, nous continuons à rouler, traversons Saint-Brieuc, et une dizaine de kilomètres plus tard, m'inquiétant de la fatigue de ma femme, je lui propose de tourner à la prochaine sortie pour prendre sa place au volant.
Je m'assieds au volant en me mettant en condition de vigilance afin de ne pas mettre ma famille en danger. Nous repartons tranquillement. J'assure.
À un moment donné, je suis intrigué par le nom des villages indiqués sur les panneaux de sortie.
Ils ne me sont pas familiers.
J'en parle à ma femme et nous prenons soudain conscience d'une situation incroyable :
sans m'apercevoir de rien, lorsque j'avais repris la quatre voies, j'étais reparti dans la direction d'où nous venions.
Toujours sans m'en apercevoir, j'avais retraversé Saint-Brieuc puis roulé une vingtaine de kilomètres avant de prendre conscience de mon erreur.
Encore trois petites histoires qui montrent comment le symptôme post-covid peut se glisser subrepticement dans nos vies.
Un jour que je me promenais tranquillement, je m'aperçus soudain que j'étais obligé d'être attentif pour seulement marcher. J'avais perdu l'automatisme réflexe de la marche.
Un autre jour que je faisais mon taï-chi-chuan dans le jardin, ma vision s'éclaircit soudain et je pris conscience, je ressentis intensément la réalité du monde qui m'entourait. Et dans le même temps, je pris conscience qu'il y avait bien longtemps que je n'avais perçu le monde de cette manière.
Un soir que je me brossais les dents, j'eus l'impression que mon bras bougeait tout seul, je ne contrôlais plus mon mouvement. En sortant la brosse à dents de la bouche, je pouvais observer mon bras continuer tout seul le mouvement de brossage. Sans pouvoir l'arrêter.
Au fil de ses observations j'ai compris que mon système nerveux autonome ne fonctionnait plus correctement. Ces pertes de réflexes, de contrôle du mouvement et ces pertes d'attention m'ont donné la sensation d'une remise à zéro, d'une réinitialisation du système nerveux.
Et je me suis dit que la seule solution était de le rééduquer.
Il faut rééduquer l'attention.
Mon outil privilégié est la pratique du taï-chi-chuan.
Ce matin, je me regardais dans la glace de la salle de bain, ce qui n'est pas courant pour moi.
J'ai remarqué alors comme j'avais des lèvres sèches.
Je me suis demandé pourquoi.
Je me suis dit peut-être que c'est à cause du Covid.
J'ai observé la circulation du sang dans les lèvres et j'ai vu qu'il n'y en avait pas.
J'ai donc étiré la peau entre les lèvres et la mâchoire et la circulation est revenue.
J'avais retrouvé des lèvres pulpeuses.
Le principe du massage covid exposé dans l'article précédent permet de dégrossir l'inflammation liée au covid et de relancer une circulation dans les zones traitées.
Mais le pincement des tissus conjonctifs s'étend en fait à tout le corps. J'ai ainsi pu constater que ma jambe pouvait être dure comme du bois, sans sensation de circulation dans les muscles.
Ceci est due au resserrement des tissus qui enserrent les muscles, conséquence de l'inflammation profonde post Covid.
En plaçant mes deux mains, pouces côte à côte, sur ma cuisse, dans le sens de la jambe, j'ai ainsi observé ce resserrement entre deux de mes muscles, tout le long de la cuisse.
J'ai donc desserré patiemment sur le trajet : étirer latéralement, sentir le relâchement, descendre un peu plus bas ...
Et j'ai répété la manoeuvre tout autour de la cuisse : jamais je n'aurais cru qu'il y avait autant de muscles dans une cuisse !
Vous ne devinerez jamais combien de temps j'ai passé ...
Une heure, la première fois que j'ai fait ça !
Mais ça valait le coup, non seulement pour la sensation de légèreté et de vie dans ma jambe, mais aussi pour prévenir les problèmes circulatoires que je sentais venir, ou les risques d'accidents liés à la raideur des tissus.
Hier soir violente douleur à l'aine qui descendait à l'intérieur de la cuisse, jusqu'au niveau du genou.
Une douleur très vive il m'a fait penser à une phlébite.
J'ai regardé ce que c'était et j'ai d'abord vu comme une artère bouchée.
J'ai travaillé dessus en faisant circuler comme d'habitude, puis en desserrant le pincement covid.
Je me suis aperçu du coup que toute ma jambe, toute ma cuisse, était resserrée par ce pincement.
J'ai vu que ce resserrement prenait naissance dans mon bas-ventre et j'ai alors compris que c'était dù ... à mon slip !
D'une part, à cause de l'élastique entourant mon ventre qui bloquait la circulation à ce niveau.
D'autre part à cause du tissu qui recouvrait les testicules.
J'ai évité le recours aux urgences grâce à mes techniques de remise en circulation.
Je m'en suis encore tiré pour cette fois-ci.
Je me targue d'être un homme calme et gentil, quelquefois un peu lent et "bisounours", mais on s'y fait.
Je déteste la violence, j'ai milité pour la non-violence, j'ai refusé de faire mon service militaire dans l'armée pour ne pas apprendre à tuer des gens.
Et puis là, en l'espace de deux ans, je me suis fait rabrouer trois fois par ma femme et mes enfants pour avoir été violent dans mes propos. Non pas que j'ai crié, ni manifesté de colère, j'ai seulement dit une phrase violente pour mon interlocuteur.
N'ayant ressenti aucun sentiment violent, je n'ai pas compris ces réactions.
J'ai protesté de mon innocence mais rien n'y a fait : tout le monde était d'accord pour dire que j'avais été violent.
Pourtant, même en me rappelant de ce que j'avais dit, je ne voyais toujours pas ce qu'il y avait de violent dans mon propos.
Et puis tout récemment, j'ai eu une illumination : j'ai compris que c'était une manifestation du dérèglement nerveux lié au syndrome post-covid.
Typiquement, il me mettait dans un état émotionnel excessif sans que je m'en aperçoive.
Et c'est bien là le danger. Le danger de ne pas percevoir que nos états émotionnels comme ceux de notre famille ou de nos relations peuvent être transformés par le syndrome post-covid.
Des petites phrases typiques résume la situation :
"je ne sais pas ce qui m'arrive"
"je ne me reconnais pas"
"je ne sais pas ce qu'il a mais il est devenu agressif..."
Comment gérer ses émotions ? Pour toute personne, gérer ses émotions est un vrai problème.
Pour moi aussi, ça a toujours été difficile.
J'ai essayé de gérer en retenant mes émotions, en tentant de les comprendre, de trouver leur origine, de les justifier ou de les réprimer.
Toujours dans une ambiance de conflit avec moi-même.
Et puis vint le covid. D'un seul coup, une émotion pouvait me tuer.
Alors, ça a changé la donne.
La peur associée à mon instinct de survie a entraîner une nouvelle approche des émotions.
J'ai relié chaque émotion à un état physique et sensible, ce qu'on peut appeler un état émotionnel.
La colère fait monter la pression, la peur resserre tout, la tristesse fige.
Chacun de ces états poussé à l'excès par le dérèglement du système nerveux lié au syndrome post-covid pouvait devenir dangereux pour ma santé.
La perception directe de cet état associé à la motivation de ma survie me permet de controler beaucoup plus efficacement mes émotions que le chemin passant par leur longue et complexe analyse.
C'est ainsi que j'ai révisé aussi ma compréhension des sept péchés capitaux.
Je croyais que c'était une histoire de morale chrétienne.
Mais j'ai compris maintenant que c'était juste une manière de me faire comprendre ce qui peut me faire du mal.
Merci covid !
Il y a déjà quelques temps, j'avais affiché dans mon cabinet deux post-it, sur le mur, face au patient.
Sur l'un j'avais noté | ya ka êt zen |
Sur l'autre | le sport sans effort |
L'idée était de pouvoir répondre à la question que nous nous posons tous : que puis-je faire par moi-même pour rééduquer mon système nerveux autonome afin de retrouver mon équilibre d'avant le covid.
Bien évidemment, ces deux post-its sont une provocation permettant d'engager une discussion sur des sujets que nous considérons comme inaccessibles.
Parce que, dans cet environnement du Syndrome Post Covid, toutes les tensions émotionnelles peuvent potentiellement devenir dangereuses pour notre santé physique et mentale : risque d'accident vasculaire, de perte de mémoire ou d'attention, dépression suicidaire, complications relationnelles, etc...
Parce que le problème n'est pas lié à une détérioration du système nerveux, ni à des carences ou des dysfonctionnements métaboliques, mais à un dérèglement de ce système nerveux autonome suite au traumatisme de sa rencontre avec le covid.
En ce moment, je me débats avec le problème de la méthode de soin.
Pour des problèmes d'efficacité, j'ai été amené à utiliser de nouvelles méthodes de soins, essentiellement en lien avec les conséquences du covid.
Première méthode curieuse, ce desserrement du pincement post-covid sur les circuits principaux de resserrement des tissus conjonctifs. (voir article) j'ai aussi utilisé cette méthode pour desserrer les tissus conjonctifs qui relient les muscles entre eux et avec la structure osseuse.
Deuxième méthode, j'ai provoqué une réaction du corps en appuyant sur des zones ou des points enflammés. Cette réaction entraîne un desserrement des tissus et résorbe l'inflammation.
Troisième méthode, j'ai travaillé en posant mes mains sur des zones enflammées en demandant au corps de se desserrer en réduisant l'inflammation.
Peu à peu, j'ai agi en utilisant un contact de plus en plus léger, pour aller plus vite, et parce que je constate le résultat.
C'est la nécessité de me soigner associée à l'efficacité du résultat qui m'a conduit sur ces nouveaux chemins. Soyons simples : ce que je fais maintenant ressemble de plus en plus à un travail de magnétiseur que personnellement je n'ai pas choisis de faire. Je me trouve plus à l'aise dans une relation tangible, concrète, qui s'appuie sur du matériel et qui vient ainsi satisfaire mon besoin de rationalité et de logique.
C'est pourquoi j'ai besoin de comprendre comment fonctionne ce que je fais.
Je constate le résultat certes, mais que se passe-t-il concrètement, comment puis-je obtenir un tel résultat avec si peu d'action physique ?
Sans être sùr de mes conclusions, je pense cependant que l'origine nerveuse du problème explique pour beaucoup l'efficacité de ce type de méthode.
Je m'explique les choses ainsi :
La plupart des échanges dans le corps se font par l'intermédiaire de molécules ionisées. C'est ces différences de potentiel électronique qui permettent le passage des membranes cellulaires et donc la circulation la plus profonde.
Cet échange électromagnétique se fait aussi entre notre corps et l'extérieur avec lequel il nous met en relation.
C'est sans doute de cette manière que mes mains entre en relation avec le corps pour soigner des problèmes d'origine nerveuse.
C'est sans doute aussi pourquoi je réussis à calmer mes acidités d'estomac en posant mes mains sur mon ventre. Je transforme intentionnellement le milieu acide en milieu alcalin.
Tout ça c'est trop ouf non ?
Là, en fait, ce resserrement central au niveau du sternum, que je trouve très dur, je me disais :
"Ah oui, il faut penser qu'il n'est pas dur seulement en surface, mais qu'il est tout en profondeur"
Au départ je pensais que ces resserrements, ces PPC là, sur les lignes, c'était des lignes derrière et devant, non : c'est aussi des lignes qui traversent tout le corps.
C'est-à-dire que la ligne, par exemple, qui est au niveau de la colonne, elle va jusqu'au sternum et c'est tout simplement des formes de séparation de deux compartiments qui structure le corps.
C'est vrai que j'ai pu les ressentir et à un moment donné, les desserrer, si on peut dire, dans leur profondeur.
Donc, juste pour dire que, du coup c'est intéressant, si on fait ça sur soi ou sur quelqu'un, de travailler vraiment dans cette sensation de profondeur, comme s'il y avait une membrane qui nous traversait.
Et ce n'est pas comme si, puisque c'est une réalité.