La colonne vertébrale

La colonne vertébrale

Composition

O

n l’appelle aussi rachis.

Elle est composée de cinq parties :

les vertèbres Cervicales : 7 vertèbres

les vertèbres Dorsales : 15 vertèbres

Les vertèbres Lombaires : 5 vertèbres

Le Sacrum : 5 vertèbres sacrées soudées

Le coccyx : 5 vertèbres

Pour les désigner, on les numérote du haut vers le bas : C1 à C7, D1 à D12, L1 à L5, S1 à S5, X1 à X5


Quelques repères



Des vertèbres
remarquables

L4 : sur la ligne des crêtes iliaques

D7 : sur la ligne qui relie les pointes des omoplates

C7-D1 : les deux vertèbres proéminentes à la base du cou

Vertèbre lombaire


L5

A tout seigneur tout honneur ! On entend beaucoup parler de cette demoiselle et pour cause : c’est la dernière vertèbre, celle qui supporte tout le poids du corps. Elle est directement associée dans son mouvement au sacrum et donc au bassin. Et enfin, c’est la racine du nerf sciatique qui descend dans le milieu de la fesse, puis sur le côté externe de la jambe jusque dans le pied. Gare aux torsions brutales, aux charges trop lourdes, aux positions jambes croisées: la sciatique vous guette.

D8-D9

Associées à l’estomac. Souvent en relation avec un blocage D4 D1 C4. Stress et trop de pensées.

D7

Associée au foie. Vérifier la vrille des côtes 7 à 12 à droite.

Dénote une tension du foie qui peut être liée à l’alimentation, aux soucis (je me fais de la bile), à une colère rentrée.

Un protocole commun

P

our toutes les vertèbres on appliquera le même protocole de vérification en trois points :

Pour chacun de ces points on appliquera la méthode habituelle : observer, corriger et vérifier.

On commence par vérifier s’il y a des compressions.

On constate que deux vertèbres sont en compression quand on observe soit un mouvement inverse, soit pas de mouvement entre les deux doigts qui observent.

On corrigera toujours la vertèbre du dessus.

Pour corriger, on pousse légèrement la vertèbre vers le haut au moment où le mouvement interne est ascendant. On va donc dans le sens du mouvement interne, c’est-à-dire du mouvement physiologique.

On vérifie ensuite le résultat de la manœuvre.

Un déplacement latéral est un glissement latéral de la vertèbre par rapport à l’axe du rachis. Ce mouvement latéral se propage sur toute la largeur du dos. Il peut donc être observé en plaçant les doigts à deux centimètres de part et d’autre de la vertèbre. On observe le sens du glissement.

Quand on a repéré le rythme de l’oscillation latérale, on corrige en repoussant la vertèbre vers l’axe en même temps qu’elle tente d’y revenir.

On vérifie ensuite le résultat de la manœuvre.

En général, la douleur sera du côté opposé au sens du déplacement.

Quand une vertèbre est bloquée en torsion, elle sera tournée et inclinée d’un côté.

Dans une torsion à droite par exemple, la vertèbre sera vrillée et inclinée vers la droite.

Pour diagnostiquer, on place un doigt de chaque côté de la vertèbre et on observe le sens du basculement.

Pour corriger, dans le rythme du mouvement d’oscillation, on va accompagner la remontée de l’apophyse transverse du côté de la torsion. Ainsi, dans le cas d’une torsion droite on place le pouce sous l’apophyse transverse droite et on attend que le mouvement d’oscillation du corps commence à la ramener vers le haut pour accompagner le mouvement interne par une légère poussée vers le haut.

On vérifie ensuite le résultat de la manœuvre.

En général, la douleur sera du côté opposé au sens de la torsion.

Cisaillement latéral

Nous parlerons de cisaillement latéral quand deux vertèbres superposées sont déplacées latéralement en sens inverse.

Nœud

Nous parlerons de nœud pour désigner deux torsions superposées et en sens inverse.

Il arrive parfois qu’une vertèbre soit enfoncée (déplacement antérieur) ou qu’elle ait été repoussée vers l’extérieur (déplacement postérieur). Ce sont des causes de douleurs récurrentes, profondes et souvent anciennes.

C’est un déplacement difficile à percevoir : il faut rechercher une sensation d’enfoncement ou de poussée en comparant deux vertèbres adjacentes.

Pour corriger :

Méthode de test pour les blocages profonds

Méthode d’observation globale

 

E

n complément du protocole précis proposé ci-dessus, nous pouvons utiliser une approche plus globale :

Cette technique d’observation globale est intéressante, soit au début du travail sur le dos, soit pour vérification après le soin.

A

près avoir corrigé l’alignement de la colonne, nous devrons vérifier qu’il n’existe pas une deuxième couche de blocages plus profonds, donc plus anciens.

Pour cela, on observe la circulation verticale d’un côté de la colonne, en comparant avec l’autre côté. Si ça ne circule pas à gauche, par exemple, on est sûr d’avoir au moins une torsion droite ou un déplacement latéral droit sur la colonne.

La sensation de circulation dans un muscle correspond à la sensation de sa tonicité : une sensation de souplesse correspondra à une bonne circulation, une sensation de dureté à un manque de circulation.

Pour vérifier puis corriger ces blocages profonds, il faudra appuyer plus profondément.

Repérage des causes

Accumulation

Les vertèbres sont déplacées dans des sens différents, souvent opposés. Ce sont des déplacements compensatoires qui s’accumulent au fil du temps. Elles peuvent faire un nœud quand une vertèbre est en torsion dans un sens et la suivante en sens inverse. Ou un cisaillement quand une vertèbre est déplacée latéralement dans un sens et la suivante dans le sens inverse. Il n’y a pas d’ordre vraiment repérable.

Accident

Une série de vertèbres est déplacée dans le même sens. Ce peut être le rachis entier qui est déplacé latéralement d’un côté. Par exemple, dans le cas d’un choc latéral dans un accident de voiture, ou d’une chute sur le côté

Posture

Par exemple, en dormant sur le ventre, on aura toutes les chances de créer une torsion des cervicales dans le même sens, surtout à la base du cou et sous la base crânienne.

Garder une position jambes croisées entraîne une torsion caractéristique du bassin qui se répercute sur les lombaires. Je me suis même amusé à créer un nouveau syndrome pour faciliter les notes des symptômes sur les fiches des patients ; JCD, c’est-à-dire « Jambes Croisées Droite ». Si vous croisez les jambes (la droite sur la gauche), jusqu’à l’âge de 12 ans, ça ne pose pas de problème, en général. Ensuite, le corps a tendance à garder le pli de la position, ce qui donne au minimum les symptômes suivants :

… bref, tout ce qu’il faut pour préparer une sciatique !

Geste répétitif

Dans cette catégorie de causes, on trouvera beaucoup de causes liées à l’activité professionnelle. On les repérera à cause de leur récurrence et parce qu’elles sont souvent caractéristiques des gestes d’un métier.

On n’oubliera pas cependant des situations personnelles telles que de s’occuper d’enfants en bas âge ou d’une personne âgée ou handicapée.

Comme dans le problème des postures, le fait d’être conscient de la cause des douleurs peut permettre de les corriger en modifiant son comportement.

Causes internes

J’ai coutume de dire à mes patients que des causes internes peuvent provoquer les mêmes conséquences que des causes externes. Ce qui signifie en gros qu’un choc émotionnel peut provoquer les mêmes dégâts corporels qu’un accident. Nous sous-estimons en général beaucoup l’impact de notre vie émotionnelle.

Fonctionnement des organes

intestins : la constipation entraîne naturellement des compressions du sacrum et des lombaires. Les diarrhées et les douleurs

Estomac : D8 D9

Foie : D7 et côtes flottantes

Causes émotionnelles

Déroulement d’une séance

J

e place mon patient en position assise, penché en avant pour arrondir le bas du dos, et les coudes posés sur les genoux pour se reposer.

Je commence par vérifier et corriger les compressions du sacrum et des lombaires.

Puis je m’occupe de la torsion globale du sacrum (axes) et termine en corrigeant torsions et déplacements latéraux de S5 à S1.

Enfin, je m’occupe des lombaires pour corriger torsions et déplacements latéraux.

Je termine en comparant plus globalement la circulation latérale des tissus de chaque côté du sacrum puis des lombaires : cette vision plus large permet de détecter d’éventuels blocages plus profonds.

Méfiance ! Quand je donne une indication « en général », elle est à prendre avec des pincettes et ne doit jamais remplacer l’observation et la vérification. Chaque personne, chaque situation est unique.