otre cou relie la tête au corps.
Côté physique, il transmet tous les ordres du cerveau au corps et envoie toutes les informations du corps vers la tête. Pour cela, il faut du carburant que transportent artères et veines. Notre cerveau, c’est quand même vingt pour cent de notre consommation énergétique !
Côté émotions, si la tête et le corps ont du mal à s’entendre, du genre conflits ou tensions, c’est qui qui trinque ? Le cou.
Ou, plus précisément, les vertèbres cervicales qui nous font souffrir et s’accompagnent de torticolis, raideurs, migraines, vertiges, j’en passe et des meilleures.
auf que, le cou, c’est délicat. Pas question de rater quoique ce soit, l’enjeu est trop important, trop grave. C’est donc spécialement sur cette partie du corps que les règles de soin sont essentielles.
Nous n’utiliserons jamais la force, ni n’imposerons notre volonté. On observe, on impulse délicatement, avec des doigts de fée, le mouvement correcteur. Et on attend. On attend que le corps nous indique, par sa réaction, par son relâchement, que le mouvement est correct.
Alors nous ne risquerons rien car c’est le corps qui fait le travail, qui corrige.
Sinon, c’est toujours globalement le protocole commun à la colonne vertébrale qui s’applique : vérification et correction des compressions, torsions et déplacements. Cependant, on peut noter quelques spécificités :
Position de travail
Pour travailler les cervicales on se placera à la tête du patient allongé sur le dos. Un petit coussin sous sa tête permettra de glisser les mains sous sa nuque.
Difficultés manipulatoires
Du fait de la courbure du cou, les vertèbres cervicales sont souvent difficilement accessibles. L’espacement entre deux vertèbres peut être minuscule, comme pour la C6 qui se retrouve cachée au-dessus de la très proéminente C7, ou de même pour décompresser C2, C1 et C0 (base crânienne) qui s’étendent sur une hauteur de quelques millimètres. Il faudra donc travailler en dirigeant de manière très fine la poussée du doigt. Grâce à notre intention, nous devons réduire la surface de force en une lame précise qui puisse s’insérer entre deux vertèbres. Il n’est pas question bien sûr d’utiliser plus de force, au contraire. C’est la précision du geste qui permettra d’agir efficacement, pas l’intensité.
lle est la clé de voûte. Sa bonne place est essentielle pour permettre la circulation sanguine, nerveuse et lymphatique entre la tête et le corps.
Si elle se vrille et/ou se déplace latéralement, elle peut, en plus de réduire la circulation crânienne, pincer le nerf trijumeau du côté de la branche montante de la vertèbre, provoquant ainsi, selon les personnes et la gravité :
Blocage hémicrânien
Vertiges
Acouphènes
Migraines
Paralysie faciale
...
Avant de replacer C1, il faut absolument vérifier et corriger :
La compression des condyles
La compression C1/base crânienne
Autrement on a le risque de corriger en sens inverse de ce qu’il faudrait faire !
es condyles désignent deux protubérances de la base crânienne qui s’articulent avec la première cervicale. Nous ne pouvons pas les toucher directement.
On les observe en plaçant deux doigts dans les creux qu’on trouve sous la base crânienne, de chaque côté de l’axe cervical. Chaque condyle doit avoir un mouvement, à la fois antéro-postérieur et latéral.
Pour corriger un mouvement manquant d’un condyle, on impulse deux ou trois fois le mouvement dans le sens du blocage. On vérifie ensuite que le mouvement est bien complet.
a compression entre la base crânienne et la première cervicale (C1) est essentielle à diagnostiquer, car elle conditionne la remise en place de C1.
Disons d’abord que, dès qu’on tombe sur les fesses, on peut être sûr d’une répercussion du choc jusqu’à la base crânienne, ce qui entraîne très souvent une compression simultanée coccyx/sacrum et C0/C1. On veillera donc à vérifier le coccyx quand on observe une compression de la base crânienne … et vice versa.
Pour observer la compression, on place un doigt en relation avec C1, c’est-à-dire sur l’axe cervical, juste sous la base crânienne, et un autre sur la protubérance de l’occiput placée juste au-dessus dans l’axe vertical du rachis.
Pour corriger, on maintient le premier doigt juste au-dessus de C1 et on pousse doucement avec l’autre doigt sous le trou occipital jusqu’au signal de détente de la compression. Il est utile de préciser que ce petit geste s’effectue dans un espace ridiculement petit. Les deux doigts se touchent et seul la finesse du placement et de la poussée des doigts permet un résultat.
Pour vérifier on replace les doigts dans la première position d’observation.
our corriger une torsion de C1 on ne peut pas manipuler directement la vertèbre, car elle est trop profonde. On positionne ses mains de chaque côté sous la base du crâne de manière à contrôler la vertèbre pendant le mouvement. On tourne ensuite la tête doucement et lentement du côté de la torsion en cherchant la position du cou la plus détendue. Quand on sent le relâchement de la vertèbre on ramène doucement la tête dans l’axe.
Dans cette manœuvre, on ne fait qu’accompagner le patient et sa vertèbre. Toute force peut être très dangereuse
Quand on a corrigé une torsion de C1, on trouvera souvent une torsion compensatoire inverse de C2 qui n’était pas apparente auparavant.