Depuis le COVID beaucoup de choses ont changé et mon métier aussi.
Jusqu'alors je soulageais les douleurs des gens en travaillant essentiellement sur la structure du corps. Je cherchais la cause des problèmes dans les blocages et les déplacements d'une structure essentiellement composée d'os, d'articulations, quelquefois de muscles.
Aujourd'hui, ça ne marche plus si je travaille comme avant, à cause d'une forme d'inflammation nouvelle qui empêche ces remises en place structurelles de tenir dans le temps.
Je dois donc intervenir sur cette inflammation avant la remise en place de la structure.
Petit problème :
- cette inflammation est invisible
- je ne connais personne qui la diagnostique précisément en établissant le rapport avec le COVID (tout démenti sera le bienvenu, merci)
- je ne connais personne qui ait trouvé un moyen de réduire cette inflammation (sinon de manière temporaire avec des traitements médicamenteux lourds)
Bref, je suis très seul.
Mais comme je n'aime pas qu'on me prenne pour un fanatique, un complotiste, un idiot ou un mystique, je prends le temps de m'épancher un peu pour tenter d'expliquer cette situation pour le moins curieuse.
J'ai un gros besoin de tout comprendre (c'est un défaut chez moi), alors j'ai vraiment besoin de comprendre ce qui se passe (cette inflammation) et pourquoi j'ai l'impression d'être le seul à voir ces choses.
J'ai trouvé comme raisons à ce deuxième pourquoi trois bonnes raisons :
Je vous renvoie à mon journal pour le détail de ce que j'ai vécu. En voici le résumé :
J'ai eu deux jours de fièvre début février 2020, une semaine après ma femme, sans conséquences notables. Nous nous sommes dit : "Tiens ! Une petite gripette ! ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé.". Point à la ligne.
Le Covid n'était pas arrivé en France, c'était une histoire chinoise.
Six mois plus tard : Une fatigue monstrueuse me tombe dessus, en plein été.
N'étant pas dépressif de nature, je n'ai pu confondre mon état avec cette maladie. Je n'avais pas d'idées noires, non, je n'avais pas d'idées du tout. Rien. Pas d'envies. (voir journal)
Au bout d'un mois, j'ai fini par aller voir un médecin, ce que je n'avais pas fait depuis 10 ans. Il m'a prescrit des analyses de sang complètes, avec pour résultats : tout va bien.
Ce premier épisode des suites du COVID contient déjà un certains nombres de caractéristiques permettant de présumer qu'un symptôme morbide puisse être lié au COVID :
Les épisodes de maladie suivants que j'ai traversé ont été suffisamment violents et diversifiés pour que je finisse par comprendre ce qui se passait.
J'ai donc inventé un sigle pour désigner cet ensemble de symptômes :
SPC = Syndrome Post Covid
A mon avis, il s'agit du même syndrome avec un degré de violence moindre, très variable selon les personnes, et surtout qu'on ne peut associer de manière certaine avec le Covid.
Vous pouvez vous référer à une très bonne documentation à ce sujet sur le site de l'assurance maladie : https://www.sante.fr/covid-long
Dans mon travail, 90 % des personnes que je rencontre sont concernées.
Certaines savent qu'elles ont eu le Covid, d'autres présument qu'elles l'ont eu, certaines ont été vaccinées, d'autres pas, bref, je n'ai pas pu identifier précisément ce qui déclenche ce syndrome à l'origine.
Par contre, nous allons voir qu'il est possible d'identifier avec certitude sa présence chez une personne donnée ... avec les mains.
Et c'est un gros problème, cette identification : pas de trace dans le sang, non détectable avec l'imagerie médicale. Pourquoi ?
Le problème justement est qu'il est difficile à caractériser ce syndrome, parce que les symptômes associés sont très variables et qu'ils correspondent très souvent à des pathologies existantes chez la personne concernée.
Seulement, cette fois-ci, le symptôme est plus violent, la douleur plus aiguë, l'apparition soudaine et inexplicable. Il n'y a pas de marqueurs dans le sang.
Quelquefois la douleur passe aussi soudainement qu'elle est apparue.
Sa manifestation la plus apparente est un resserrement et une inflammation des tissus conjonctifs. C'est en constatant ce resserrement latéral des tissus sur le trajet de ma colonne vertébrale que j'ai pu au départ identifier puis intervenir sur ce SPC.
A force de me coltiner avec les souffrances de ce COVID long, j'ai fini par affiner mes observations et pu arriver à décrire ce syndrome ainsi :
Il fonctionne comme un traumatisme du système nerveux autonome qui a pour point de départ une première rencontre avec le COVID.
La réaction traumatique se manifeste simultanément de deux manières :
Parlons tout d'abord du resserrement des tissus conjonctifs dans l'ensemble du corps.
J'ai découvert ce que c'était en vrai que ces tissus conjonctifs grâce aux diverses manifestations douloureuses que j'ai rencontré.
En vrai, donc, ce sont tous les tissus qui emballent et assemblent toutes les parties de notre corps. Vous savez ? Comme on nous apprend le corps : il est composé d'os, de muscles, de veine et d'artères, de nerfs, d'organes.
On oublie juste de nous dire comment tout ça tient et fonctionne ensemble. La réponse est : par les tissus conjonctifs et le système nerveux autonome.
Nous en connaissons quelques exemples pour les plus étendus : le diaphragme, le péritoine (qui enveloppe l'abdomen) et, j'allais l'oublier, la peau.
Mais ce que j'ai découvert à mes dépens (mais je n'avais qu'à être plus compétent), c'est que chaque nerf, chaque artère est aussi enveloppé et rattaché au tout. Même le cerveau, dis donc, est bien amarré dans tous les sens dans sa boîte crânienne.
Alors évidemment, quand ces tissus-là se resserrent aussi, je vous laisse imaginer le résultat.
Ce resserrement que nous venons d'évoquer s'associe à une inflammation profonde, dite sous-jacente, parce qu'elle ne se voit pas en général.
Sauf qu'elle est là, bien présente, prête à flamber brutalement et très douloureusement, sans prévenir. Elle utilisera pour cela les points faibles de la personne.
Elle ne provoquera donc pas une nouvelle douleur mais une douleur d'une intensité jamais rencontrée.
C'est une inflammation que j'appelle "froide". Les inflammations que l'on connaît habituellement provoquent des symptômes de chaleur et le froid fait du bien (les glaçons sur une entorse). L'inflammation liée au SPC est plutôt soulagée par le chaud : je n'ai jamais pris autant de bains chauds de ma vie que depuis que j'ai ce syndrome !
C'est une inflammation d'origine nerveuse. Elle part du système nerveux et suit les trajets nerveux. Il suffit de suivre le trajet de la douleur pour réviser ou découvrir les circuits de nos nerfs. C'est ainsi que, curieusement, j'ai eu confirmation que les méridiens d'acupuncture décrits par la médecine chinoise correspondent bien à des trajets nerveux. Je rencontre souvent dans mon travail des situations cocasses mais inédites jusqu'ici telles que : je touche légèrement le quatrième orteil gauche d'une personne et, ouille !, la personne ressent une douleur vive à l'oreille gauche, ce qui lui permet d'apprendre le trajet du méridien de la Vésicule Biliaire ; ou bien, outch !, d'un coup, ma femme n'arrive plus à poser son pied droit par terre à cause d'une vive douleur sous la voûte plantaire, et là, nous découvrons les conséquences imprévues d'une inflammation qui descend du bassin au pied en suivant le trajet du méridien des Reins. C'est pas beau, ça ?
Peut-être pas beau, beau, mais intéressant, car nous verrons qu'il sera possible d'exploiter cette caractéristique du SPC pour résorber l'inflammation.
Ah, j'allais oublier ! Les anti-inflammatoires habituels n'ont pas d'effet, ce qui est plutôt gênant.
Le resserrement des tissus conjonctifs va entraîner une diminution globale de la circulation profonde dans le corps, donc de notre énergie, entraînant souvent des états de fatigue chronique associés à une baisse de la motivation.
Typiquement, la récupération par le sommeil ne se fait plus, car l'immobilité du corps renforce ce manque de circulation.
Moins de circulation, c'est aussi moins de résistance physique à l'effort.
Le fonctionnement des organes peuvent aussi en souffrir, à la fois parce qu'ils sont sous-alimentés, et physiquement gênés, par le resserrement des tissus qui les enveloppent.
Imaginons maintenant que le resserrement des tissus se fasse autour d'un nerf ?
J'en connais personnellement quelques conséquences possibles :
Et un resserrement des tissus autour d'une artère, ça donne quoi ? Chez moi, sur l'artère fémorale, juste une douleur insoutenable qui me donnait l'impression que j'étais en train d'avoir une phlébite.
Encore une fois, en desserrant les tissus, j'ai réussi à me passer des urgences.
Et j'ai pu vérifier ainsi la cause de la douleur et l'efficacité du traitement.
Le traumatisme initial du système nerveux autonome a déréglé son fonctionnement.
Cette réaction traumatique de resserrement des tissus conjonctifs en est une première conséquence.
Mais cette partie du système nerveux gère également les émotions et s'il est déréglé, notre équilibre émotionnel l'est aussi. Parenthèse : je préfère employer le terme de dérégler pour parler des perturbations du système nerveux, car je ne pense pas qu'il soit abîmé au sens d'une lésion physiologique.
D'un point de vue émotionnel donc, ce dérèglement peut se manifester de manières très variées. C'est d'ailleurs une histoire de dérèglement émotionnel qui m'a conduit, à un moment, à décider de parler de ce Syndrome Post Covid.
Une jeune femme vient me voir pour un problème de douleurs et comme je repérais chez elle des conséquences importantes du COVID, nous en sommes venus à parler de la manière dont les émotions peuvent être perturbées suite à cette maladie.
Elle était mère de deux enfants en bas âge, avait un mari aimant, un travail intéressant.
A la fin de la séance elle me dit : "C'est la première fois que j'en parle, je vous avoue qu'il m'arrive, en me levant le matin, de m'asseoir au bord du lit et de me dire : "A quoi bon vivre ?".
J'ai été si choqué, et j'ai eu si peur des conséquences possibles de l'ignorance de son état, que depuis, je parle du Syndrome Post Covid.
Comme autre exemple étonnant, mais pas isolé, voici l'histoire d'une jeune grand-mère qui devait partir en vacances et faire du vélo avec ses petit-enfants.
Pour se préparer, elle sort son vélo, monte dessus pour aller faire un tour ... et finit dans le fossé au bout de quelques mètres.
Croyant à une erreur de conduite, elle recommence mais s'aperçoit qu'elle n'arrive plus à faire de vélo ! "Le vélo, ça ne s'oublie jamais" dit un proverbe.
Eh bien depuis le COVID, si, c'est possible.
Et pour finir l'histoire, que croyez-vous qu'a fait la jeune grand-mère ? Elle me l'a dit ainsi : "Comme dans le même temps j'oubliais des mots, j'ai craints d'avoir un début d'Alzheimer. Et comme je ne voulais pas en parler, j'ai caché l'affaire."
Ni vu, ni connu. Pour ma part, je pense qu'elle aurait pu rééduquer son système nerveux en réapprenant à faire du vélo. Mais pour cela, il aurait fallu qu'elle soit consciente de la situation.
Enfin, n'oublions pas ces "emballements" du système nerveux qui vont provoquer des douleurs impromptues, violentes et caractéristiques qui peuvent nous amener aux urgences sans plus savoir que faire.
Tout d'abord qu'est-ce qui permet d'identifier un SPC ?
Nous allons donc détailler les différentes méthodes d'observation que nous pourrons mettre en oeuvre pour cette détection.
D'autre part, ce trajet médian n'est pas le seul trajet de resserrement, loin de là, puisque je vous ai fait remarquer que ce syndrome touchait l'ensemble du corps. Nous détaillerons donc ses trajets principaux visibles.
Enfin, bien sûr, se pose le problème de remédier à ce syndrome et donc à ses deux composantes : resserrement des tissus conjonctifs et inflammation profonde.
Suite à des observations répétées et corrélées, tant personnellement que chez mes patients, j'ai remarqué que le marqueur principal du SPC était un pincement latéral de l'axe médian (cf position anatomique de référence) du corps (PPC : Pincement Post Covid).
Ce pincement peut être observé en plaçant un doigt de part et d'autre de l'apophyse épineuse d'une vertèbre. La sensation de rapprochement des deux doigts indique un pincement des tissus conjonctifs caractéristique d'un SPC.
Cependant, l'ancienneté du syndrome peut rendre l'observation compliquée.
Il peut être caché en profondeur sous des blocages plus récents, rendant le resserrement invisible. Dans ce cas, même sans le voir, on pourra soupçonner un PPC sur la colonne quand elle paraît comme gonflée, légèrement oedémateuse, tout en étant sans aucun mouvement.
Pour rendre visible un resserrement profond, on commencera alors par décompresser les vertèbres de bas en haut, sans trop insister, juste pour commencer à redonner un semblant de mouvement.
De plus, on relancera les deux méridiens gouverneur (Du Mai) et conception (Ren Mai), soit en utilisant le point racine (point 1) du méridien, soit en le relançant directement avec les doigts. On vérifiera bien entendu qu'ils circulent après les avoir relancés.
Sur les lignes du PPC principal, inflammation et resserrement des tissus vont souvent de paire mais pas toujours.
Si les tissus sont durement resserrés, il faudra souvent repasser une deuxième fois sur les lignes pour évacuer l'inflammation.
A contrario, si l'inflammation est forte, on la percevra en premier et il suffira alors souvent de s'en occuper pour régler le problème du PPC.
Pour observer et corriger l'inflammation, on procédera comme pour le resserrement mais sans appuyer, juste en posant les doigts.
On commencera par la base du rachis, donc le sacrum :
▪ Ligne 1
Placer un doigt de part et d'autre de l'apophyse épineuse d'une vertèbre. La sensation de rapprochement des deux doigts indique un pincement des tissus conjonctifs caractéristique d'un SPC.
Etirer entre les deux doigts jusqu'au relâchement des tissus.
Répéter la manoeuvre avec les cinq vertèbres du sacrum.
▪ Ligne 2
De la même manière, desserrer entre la vertèbre et le muscle.
▪ Ligne 3
Puis desserrer entre le sacrum et l'iliaque
ATTENTION :
Aucune manoeuvre ne doit être automatique.
On ne desserre QUE SI on observe un pincement.
On desserre JUSQU'AU relâchement des tissus.
On procédera de même en suivant les lignes représentées sur les figures suivantes.
Hormis les lignes principales de resserrement, indiquées en rouge sur les schémas, il faudra travailler sur des trajets secondaires indiqués en violet.
Ces trajets correspondent à l'inflammation des attaches musculaires ou membraneuses sur un support osseux. Par exemple, les attaches du péritoine sur les os du bassin, ou des muscles fessiers sur le bord des iliaques.
Dans ces cas, on pourra, pour résorber l'inflammation, appuyez sur le tissu enflammé. La réaction de relâchement du tissu nous confirmera la réussite de la manœuvre. Par la suite, nous pourrons vérifier, en repassant sur le trajet, que l'inflammation a disparu : le tissu est légèrement dégonflé et ne réagit plus à la pression.
Cette manière de faire pourra être utilisée pour toutes les formes d'inflammation post-covid des tissus que nous pourrons trouver.
Pour repérer ces inflammations, on pourra se baser sur l'observation du caractère oedèmateux d'un tissu ou sur un pincement ou sur le resserrement de ce tissu.
L'inflammation post-covid aime s'installer dans trois sites privilégiés :
• le bassin
• la ceinture épigastrique
• la ceinture scapulaire
• la base crânienne
Exemple :
La personne ressent des douleurs abdominales sans que des organes soient en cause.
En cherchant sur le ventre, on peut repérer des points douloureux qui réagissent quand on pose le doigt dessus.
Cette réaction suit une direction, souvent en profondeur, qui correspond au trajet de la membrane enflammée et tendue.
Si je presse sur le point douloureux dans cette direction, la membrane se détend, l'inflammation aussi, et la douleur disparaît.
Même si, au départ, le resserrement des tissus est associé à une inflammation, la disparition de cette inflammation ne suffit pas pour que les tissus se desserrent.
C'est ce qui va être à l'origine, par exemple, du syndrome de la jambe de bois :
c'est un nouveau syndrome dont je suis l'auteur car j'aime m'amuser avec les mots.
Je l'ai créé pour décrire des symptômes vécus personnellement.
A un moment de mon Covid long, j'ai eu la sensation d'avoir les jambes lourdes, engourdies, un peu insensibles. La force musculaire était toujours là, mais j'avais du mal à commander le mouvement.
Ayant constaté sur ma cuisse d'abord, puis sur toute ma jambe, que ces sensations étaient liées au resserrement des tissus conjonctifs qui enveloppent et relient entre eux les faisceaux musculaires, j'ai inventé le nom syndrome de la jambe de bois pour décrire ces symptômes spécifiquement post-covid.
Bien entendu, j'ai retrouvé ensuite ce syndrome chez de nombreuses personnes.
Pour remédier à ce problème, il suffit de prendre le temps de desserrer ces tissus. La première fois que j'ai fait ça pour quelqu'un, j'ai passé une heure pour pouvoir desserrer une seule cuisse… Je fais mieux depuis mais c'est quand même un long travail.
Il permet, en rétablissant la circulation (nerveuse, sanguine et lymphatique) dans les tissus, de récupérer des muscles vivants et souples.
Et pour finir avec ce sujet, vous aurez deviné que ce RPC (Resserrement Post Covid et non pas République Populaire de Chine) ne se manifeste pas que dans les cuisses. On peut le trouver partout où l'on trouve des tissus conjonctifs. Je vous laisse imaginer…
Heureusement, le RTT (Resserrement Tissulaire Thérapeutique) peut y remédier
"On n'est pas né comme ça mais maintenant on est comme ça."